« Qui cache son secret préserva sa route »
Proverbe arabe
Voilà maintenant des semaines que je planche sur ce post. Je dois dire que ce thème est délicat et important pour moi.
Je pourrai écrire des milliers d’articles sur la question, mais difficile de trouver le meilleur angle d’approche.
Mais voilà, j’ai envie, j’ai besoin d’évacuer…
Par respect pour les personnes impliquées de près ou de loin, je ne rentrerai pas dans les détails de mon histoire. Mon objectif n’est ni de blesser ni de régler mes comptes. Je souhaite juste partager mon ressenti.
Il y a 15 ans (la moitié de ma vie, dis donc), j’étais loin d’imaginer que la vie pouvait à ce point ressembler à un feuilleton. Pourtant, j’ai été une des actrices de ma propre série dramatique (peut-être que j’exagère un peu là).
Depuis ma plus tendre enfance, je vis en plein cœur de secrets. Par choix, certains aspects de ma vie de famille m’ont été dissimulés.
Malheureusement, tôt ou tard, la vérité finit toujours par éclater au risque d’éclabousser des innocents.
Et c’est précisément ce qui est arrivé.
Je ne suis pas la principale concernée mais je suis un des nombreux dommages collatéraux.
Tout ce que je pensais savoir sur mon entourage s’est révélé faux (j’ai un petit côté dramaturge, je crois).
Secret de famille : Savoir commun mais que l’on ne partage pas avec tout le reste de la famille.
source : psychologies.com
Alors peut-on parler de mensonges quand il s’agit de secrets ou de non-dits ?
Mensonge : énoncé d’un fait contraire à la vérité, ou encore la dissimulation de la vérité.
Non-dit : ce qui n’est pas dit, ce qui reste caché dans le discours de quelqu’un.
Secret : information ou savoir qui se trouve caché ou inaccessible.
Les frontières sont minces entre ces différentes expressions mais je crois qu’il y a là matière à réflexion.
Dans de nombreux cas, un secret de famille implique un mensonge par omission.
Mensonge par omission : consiste à diffuser ce qui, parmi le réel ou le probable, convient aux fins poursuivies.
En d’autres termes, on ne dit que ce qui nous arrange, ce qui ne nous dessert pas, ce qui est à notre avantage.
De nombreuses familles traversent des épreuves difficiles : suicide, maladie, perte d’un être cher, viol, double vie… et la liste peut être encore très longue.
Pour épargner la sensibilité des uns ou des autres, certains font le choix de dissimuler ces événements.
Est-ce rendre service à l’ensemble de la famille ?
Quand on occupe la place du ‘sachant’ (celui qui détient l’information, victime ou à l’origine du fait), on pense souvent à protéger les autres membres de la famille. On pense également à couvrir des actes mauvais, par peur du jugement, peur du regard des personnes que l’on affectionne le plus au monde.
On oublie que très souvent la vérité finit par surgir et qu’elle est beaucoup plus difficile à accepter quand elle vient de l’extérieur.
En tant que ‘non sachant‘, on se sent trahi, blessé, oublié… On a souvent la sensation de ne pas être digne de confiance.
C’est ce que j’ai ressenti.
Et après ?
Certaines blessures prennent beaucoup de temps à guérir. Surtout quand on ne les voit pas venir.
Certaines ne guérissent jamais.
Mais dans tous les cas, ces souffrances sont là pour nous apprendre quelque chose sur nous et sur nos relations aux autres.
Je reste persuadée que certains secrets de famille peuvent être évités, que ces dissimulations sont ce qui fait que la nouvelle ou la situation est difficile.
Je pense aussi que bien souvent nos aînés sous estiment nos capacités à encaisser, que l’on est bien plus forts que ce qu’ils pensent.
Mais, avec le recul, j’ai fini par comprendre que ce n’est pas un choix facile. On pense peut-être à tort faire au mieux pour les siens. On fait des choix qui nous semblent appropriés puis la vie nous montre que c’était une erreur.
Et moi dans tout ça ?
Je crois que si j’ai pris du temps à rédiger ce post, c’est que toutes les blessures qui y sont liées ne sont pas totalement guéries et elles ne le seront probablement jamais. Mais aussi profonde soit la blessure du passé, je regarde vers l’avenir.
« Oublie ce qui t’a blessé dans le passé, mais n’oublie jamais ce que cela t’a appris. »
Et toi, comment vivrais-tu la découverte d’un lourd secret de ta famille ?
L’inconnue se sent pousser des ailes.
Coucou
Je ne sais pas ce que tu as vécu et je te souhaite de tàbolit de ces secrets afin de mieux le vivre. En espérant que tu y arrives un jour.
Tu sais dans la communauté antillaise les secrets sont très nombreux. Je suppose que c’est lié à la culture car avant « les affaires des adultes ne regardaient pas les enfants ». J’ai compris ça quand apres des années j’ai fini par réaliser que ma mère allait mourir et que tout le monde le savait sauf nous.
Je ne l’ai pas mal vécu car je sais que les adultes ont du mal au marler aux enfants. Tout du moins c’était le cas à mon époque.
Je sais que certaines choses sont plus faciles à encaisser que d’autres.
Bon courage
Bises
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Coucou
Ton mot me va droit au cœur, merci beaucoup.
C’est exactement ce qui m’exaspère dans ce milieu : « les histoires d’adultes ne regardent pas les enfants ».
C’est sûrement vrai sauf qu’un jour les enfants deviennent adultes…
Enfin j’imagine qu’ils s’imaginent protéger leurs enfants… mais par moment c’est difficile à encaisser.
Merci encore pour ton mot d’encouragement. Aujourd’hui j’apprends à faire avec ☺️
Bises à toi aussi.
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