« Être fière de ses origines est très important, ce n’est pas seulement votre identité ou votre appartenance. C’est lorsque l’on regarde en arrière, l’on se souvient. Vivre la diversité multiculturelle elle est le reflet de notre humanité. Une grande richesse, il suffit de s’ouvrir et de l’apprécier. »
Steve Lambert
J’ai récemment lu un article sur la Toile qui m’a fortement inspiré ce billet…
Cet article traitait de notre vieille langue française et de son évolution controversée…
Pour ma part, je ne vais pas du tout aborder ce thème (bien que j’aurai sûrement un avis à ce propos). Cet article m’a simplement rappelé nos différences en matière de communication (ce qui fera sûrement l’objet d’un autre article) mais pas que…
Bizarre d’écrire ce que je pense. Habituellement, ces réflexions, je me les fais à moi-même dans ma tête… (oui, on doit être au moins 10 là-dedans et on a de réelles conversations, toutes plus animées les unes que les autres). Anyway, allonger ses mots sur le papier (oui, oui, je préfère rédiger à la mano pour ne pas perdre l’habitude d’écrire, et surtout parce que j’aime cette sensation) a vraiment du bon…
Bref, je m’égare !
Plantons donc le décor…
Je suis une enfant de France, née en France de parents… d’ailleurs (je ne dirai pas d’où, car je souhaite conserver mon anonymat, non pas que je sois une star mais le nom de ce blog n’aurait plus de sens si l’on découvrait mon identité, #narcissique).
Je ne me définis pas pour autant comme fille d’immigrés, loin de là. Toutefois, grandir dans une double culture m’a quelques fois porté défaut (non, non, je n’ai jamais été victime – ouvertement – de racisme qu’on soit clair).
Je m’explique : il y a la culture ambiante, celle dans laquelle tu grandis, la société quoi, d’un côté ; et de l’autre, il y a la culture familiale, celle dont tu hérites…
Mes parents n’ont jamais revendiqué leurs origines, ils ne les ont jamais cachées non plus. Je dirai plutôt qu’ils ont fait en sorte de toujours se fondre dans la masse (si je peux m’exprimer ainsi), pas un pas de travers, ni de revendication particulière : 2 citoyens corrects.
Ma couleur, mes origines n’ont jamais été, pour moi, un problème.
Mais, à mon entrée au lycée, lycée privé (décision prise d’un commun accord avec mes parents pour différentes raisons), la donne a changé. Là-bas, je faisais partie des minorités (contrairement au collège d’où je venais)… C’est, d’ailleurs, à cette époque que j’ai pris conscience de ma différence et que j’ai voulu inconsciemment l’affirmer. C’est drôle, c’est aussi à ce moment-là que j’ai commencé à écouter la musique de « chez moi » 😊😏…

Dans ce nouvel univers, je n’avais aucun allié de « chez moi ». Attention, j’ai pas dit que j’étais sans ami hein ! Mais je n’avais aucun repère, aucun « semblable« . Avec le recul, je pense que c’est ce qui m’a conduit à me retrancher dans ma culture d’héritage, mes racines.
Mon cercle d’amis en dehors du lycée s’est parallèlement agrandi. Petit à petit, je ne m’entourais principalement de personnes partageant les mêmes origines que moi. Ce besoin de connaître ma culture d’origine ne faisait que grandir.
Puis, un jour, la claque ! Je me suis trouvée face à un de mes semblables (comme je les appelle dans cet article), « immigré » fraîchement débarqué de « chez nous« . Il m’a gentiment remise à ma place en me disant : « mais tu es française toi, une vraie Bounty », je ne vous fais pas de dessin sur la signification de cette expression.
Alors que je m’acharnais à vouloir intégrer ce groupe de personnes qui me ressemblent (toujours plus facile de se tourner vers les personnes qui d’apparence nous ressemblent), je me suis sentie rejetée par ceux que je pensais être les miens (les fameux semblables)…
J’étais donc trop typée, trop marquée, trop foncée pour être française. Mais je ne pouvais pas prétendre non plus être des leurs.
Aujourd’hui, après de nombreuses années et de multiples expériences, j’ai compris que je n’appartenais à aucun de ces groupes. Mes papiers d’identité font de moi une française, mes origines font de moi une fille d’ailleurs…
J’aime cette dualité, j’aime la sensation de richesse que cela me procure. Je n’ai, certes, pas eu la chance de naître et de grandir sur la terre d’origine de mes parents, mais j’ai eu l’occasion de la découvrir à plusieurs reprises et je l’aime. Je n’ai pas eu la chance de connaître les déboires des enfants nés là-bas, mais j’ai du me battre pour me faire ma place ici.
Chronique d’une inconnue qui veut le rester…
1 réflexion au sujet de “D’ici ou d’ailleurs ?”